Il traversait la maison comme un pauvre diable en morigénant et en tapant du pied sur le plancher, ou au contraire il y glissait en silence comme un fantôme. Au début, je crus qu'il pratiquait une activité illégale, angoissante et pleine de danger. Trafiquant, faux-monnayeur ou espion à la solde des Russes. J'aurais dû comprendre plus tôt qu'il était écrivain.
J'ai rencontré de nombreux écrivains et de nombreuses écrivaines au cours de ma vie, et jamais je n'ai connu d'êtres plus tourmentés. L'air traqué et le sommeil perturbé, ils sont tour à tour hantés ou en transe. (p. 108)