PRÉLUDE
Ah ! comme ça va,
Comme ça va donc vite,
Comme ça va donc bien,
En chemin de fer !...
Nous chanterons le P.-L.-M.
Et, de même,
L’Est,
L’Ouest,
Et le Midi ;
Et nous chanterons aussi,
— Si cela ne vous ennuie,
Honorable compagnie ! —
Nous chanterons encor
Du Nord,
Et de l’État, et d’Orléans, les Compagnies,
(Sans préjudice, bien entendu, de quelques mots
Pour les réseaux
Économiques et départementaux) ;
Car c’est le temps de prendre l’air
En des voyages circulaires :
C’est le temps des chemins de fer.
À la campagne, ou vers des plages, ou vers des thermes,
En d’autres termes
Ailleurs, ailleurs,
Nous allons, pâles voyageurs,
Quérir la santé, la fraîcheur,
Le repos, et le lait des fermes :
Le mouvement est dans les gares,
Car
Le temps est d’aller autre part.
Et nous croyons bon qu’on écrive
Ces chants sur les locomotives
Qui nous mènent à travers champs,
Nous qui voulons calmer les peines,
En cherchant,
Pour la mettre à portée des gens,
Des pauvres inquiètes gens,
Qui s’agitent, qui se démènent,
Ou se promènent,
La poésie des choses quotidiennes.