AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Alger, février 2012
Il a cessé de pleuvoir ce jour-là. Avec Baderdine, Kamel, Mohamed le boxeur et des amis étudiants-chercheurs du centre diocésain des Glycines, nous en profitons pour visiter la casbah d’Alger, ou plutôt ses ruines. Pour moi c’est la deuxième fois et je reconnais ces vides, ces pans de murs effondrés. Je leur dis de presser le pas, car il semble que cette ville dans la ville, le repaire d’Ali la Pointe, est un décor en train de disparaître.
Nous arrivons à une ruelle en pente. Il fait froid. Des enfants mal vêtus sont assis sur un pas de porte. Kamel explique que le bâtiment est un lieu de prière. Une femme du groupe demande à voir. Les enfants nous entrouvrent la porte. Elle prend sa photo et leur tend une pièce, mais le plus grand, qui doit avoir douze ans, refuse. Comme je suis habitué aux médinas du Maroc, où le touriste est harcelé en permanence, ça m’étonne. On discute un moment avec eux et en douce je tente de filer à un autre gosse un peu de monnaie, pour les remercier tout de même, en me disant que l’autre ne pouvait accepter devant tout le monde. L’enfant me regarde, fier lui aussi, l’œil sombre, et d’un geste m’envoie paître. Puis il revient vers moi et me dit quelque chose en arabe. Je demande à Kamel de me traduire. "Il t’a dit que la prochaine fois que tu passes dans le coin, il t’invite à manger le poulet en famille."
Je comprends alors qu’en Algérie, pour le meilleur et pour le pire, le tourisme n’existe pas.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}