Parfois il se demandait si l’humanité n’était pas mieux lotie avec son avenir apocalyptique. Certes, les zombies et les radiations étaient de vraies plaies, mais bon sang, n’était-ce pas mille fois plus excitant que le métro-boulot-dodo quotidien de tous les banlieusards qui s’obstinaient à encombrer le périph chaque matin ? À choisir, il n’était pas certain de préférer se voir au volant d’une Peugeot, au cul à cul, écoutant Nostalgie un lundi matin, à lutter jour et nuit pour sa survie, dans des souterrains humides et malodorants. Il y avait là quelque chose d’héroïque qui donnait du piquant à la vie. Et pourtant, cette désolation, car c’était bien à cela qu’était promise l’humanité, entraînerait la mort de millions d’individus. Il ne pouvait pas sciemment souhaiter ça.