AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de SZRAMOWO


Extrait de l'avant-propos :

Pourquoi un livre sur Carlos Saura, ou plutôt sur le cinéma de Carlos Saura ?
Avant tout parce que ce cinéaste à la stature internationale qui a reçu il y a quelques mois à Barcelone un hommage pour l'ensemble de son travail est aujourd'hui méconnu du public français, occulté qu'il est par des figures plus médiatiques : Pedro Almodovar, Fernando Trueba, mais aussi leurs cadets Alejandro Amenábar ou encore Alex de La Iglesia. Il est symptomatique, à cet égard, qu'un excellent article de synthèse sur "le cinéma espagnol" récemment paru ne lui consacre que quelques lignes '. Et il suffit de se promener dans les rayons des boutiques les mieux achalandées pour prendre la mesure de l'indigence du matériau disponible sur le marché : très peu de films de Saura sont commercialisés en format Vidéo ou DVD, défaut particulièrement flagrant pour les plus anciens. La littérature critique, quant à elle, est tout aussi indigente : mis à part quelques études ponctuelles soignées comme celle que Nancy Berthier a consacrée à ; Ay Carmela !, aucun ouvrage véritablement marquant n'a été publié en français depuis le Carlos Saura de Marcel Oms 3, quasiment introuvable aujourd'hui.
Cette oeuvre cinématographique abondante et dense qui s'est développée dans trois principales directions - la fiction, l'essai consacré à un personnage célèbre et le film musical - me semble traversée par une problématique fondamentale, déclinée avec autant de fidélité que de diversité : celle de la mémoire.
De quoi s'agit-il ? De mémoire individuelle, tout d'abord. La plupart des personnages des films de Saura entretiennent avec leur mémoire - "l'immense et compliqué palimpseste de la mémoire", pour reprendre la belle métaphore de Baudelaire - une relation complexe, trouble voire équivoque. À cet égard, même si la bio­graphie du créateur n'est pas au centre de mon propos, même si cette étude ne relève pas du genre monographique, on ne pourra faire l'économie du traumatisme de la guerre civile qui marqua le cinéaste en ses toutes jeunes années, dans la mesure où il contribue à éclairer son oeuvre.
Commenter  J’apprécie          152





Ont apprécié cette citation (14)voir plus




{* *}