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Citation de clairemercier


Peu de temps après mon premier retour de l’Inde, je passai une journée avec Arnaud Desjardins. Il me parla longuement de son maître, puis me demanda de lui décrire monsieur Gurdjieff, qu’il n’avait pas connu et dont il avait entendu dire tant de choses contradictoires. J’estime beaucoup Arnaud et le tiens dans une amitié vraie. J’ai pu suivre au long des années, comment il franchissait les étapes de son développement spirituel, plus évident que chez aucun de mes contemporains, avec une sincérité et une honnêteté totale. À ce sujet, il ne se cachait pas, et parlait ouvertement de ses expériences et de ses comportements, les plus agréables comme les moins honorables. Je ne voulais pas lui répondre à la légère :
Mon impression indélébile, lui dis-je, est que monsieur Gurdjieff était fait d’une autre pâte que celle dont nous sommes faits. Je le ressentais comme quelqu’un qui serait venu d’une autre planète pour nous communiquer quelque chose que notre intelligence terrestre ne peut pas cerner facilement, et principalement cette immense force qui jusqu’à son départ émanait de lui, force oui, que les personnes qu’il rencontrait recevaient de manières fort diverses, à leur mesure. Elle se faisait sexuelle ou purement affective ou tournait en une irrépressible terreur. Certains voyaient en lui un ange lumineux, d’autres le diable en personne, une canaille accomplie autant qu’un saint altruiste. Moi, François Grünwald, je sentais constamment une bonté, une source généreuse d’énergie intérieure, libre de toute sentimentalité. Même ses remarques laconiques et ses engueulades, agissaient en bonté et en compassion. Mais je ne suis qu’un parmi d’autres, et pas, tant s’en faut, le plus proche.
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