Jusqu'à cette rencontre privilégiée, la poésie pour moi était un art des mots raffiné, réglé par la rhétorique qui énonçait ce qu'on pourrait appeler les lois des signes. Je découvre avec ce compagnon que les mots sont faits pour libérer notre perception et que la rhétorique n'a pas pour fin l'harmonie verbale mais le jaillissement d'une langue incantatoire qui émane de la beauté sous-jacente des choses et d'une tension vers leur image.