C'est une main recroquevillée comme un oiseau tombé du nid, un moineau tout tremblant de ne pas renoncer, défendant bec et ongles son espérance de vie.
Une autre main se tend pour ramasser l'oiseau dans le creux de sa paume, se refermer sur lui. Ma tante sous ses phalanges sent chaque pulsation de ce petit coeur d'ange, ce pouls dont elle sent bien qu'il ne bat maintenant que pour mieux combattre.
Entre ces deux mains serrées, paume contre paume, veines contre veines, rides dans rides et doigts entremêlés, on ne pourrait glisser un cheveu.
Il y passe pourtant toute la chaleur du monde.