"Ce Matisse a de si bon poumons ! " Soupira un jour Pablo, en sortant de chez lui. Je demandai ce qu'il voulait dire. "Dans son oeuvre, quand on trouve trois tons côte à côte - par exemple un vert, un mauve et un turquoise - leur rapport est heureux et determine une résultante qui est la couleur. Vous l'avez entendu dire: "il faut laisser à chaque ton sa zone d’expansion" Là-dessus, je suis absolument d'accord avec lui; chaque ton émet une onde qui se propage. Si l'on tente de le contenir à l’intérieur d'un graphisme noir, par exemple, on l'annihile, en tout cas sur le plan pictural: on détruit son rayonnement.
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