Le traducteur n'hésite pas à parler de phénoménologie. Chose bien curieuse ! Il s'agit d'un texte profondément psychologiste, et en tant que tel impropre à la fondation d'une théorie de la connaissance authentique. La psychognosie n'est pas l'élucidation phénoménologique associée à la réduction et aux esquisses eidétiques, et il n'est pas encore nécessaire d'adopter une perspective transcendantale pour le remarquer. Là où le traducteur a cependant raison, c'est sur la mise en garde contre la réduction de Brentano à la thèse de l'intentionnalité. Celle-ci se fait discrète dans le texte.
Ce n'est pas un texte très subversif. Le cours se borne à distinguer psychologie descriptive (qui élucide sans proposer d'explication causale, laquelle ne peut être fondée qu'ensuite) et psychologie génétique (causale) et à adopter une démarche parfois classificatoire. Le psychique a en effet des parties : il est uni, mais il est complexe. Les parties peuvent être séparables (parties d'un ensemble que l'on peut diviser) ou simplement distinctionnelles (on ne peut pas diviser réellement l'ensemble). Ces parties sont soit dites au sens propre, soit dites au sens modifiant (par exemple, un son qui devient son passé). Au sens propre, elles sont soit logiques, soit dites en tant qu'elles s'interpénètrent. Un exemple d'interpénétration est celle du lieu et de la qualité. Ce sont les objets des actes psychiques fondamentaux (qui se distinguent des actes psychiques superposés).
On apprendra rien de plus. Il n'y a pas vraiment de grand problème traité. Il faut donc vraiment le prendre comme ce qu'il est : un cours de clarification conceptuelle préalable, quoique la philosophie brentanienne ait déjà été constituée.
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