Dans ma cour, il y avait deux sortes de fourmis : les rouges et les noires, mes préférées. Les noires formaient de petits monticules pour la fourmilière. Les rouges, elles, je les aimais moins, car les fourmilières étaient plus cachées. En observant leur comportoment, j'ai constaté que, souvent, elles se livraient bataille. Quand une noire avait le malheur d'entrer dans le territoire des rouges, elle était sauvagement écartelée. Et moi, j'étais un dieu du haut de mes 5 ans. Je pouvais sauver des vies, créer des guerres, alimenter des armées. Telles furent mes premières années : j'étais le dieu des fourmis.