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Citation de nadejda


Les petits matins font les grandes tristesses. L’aube bleu poussière échancre le ciel au-dessus de Paris. La Seine suit son cours et se donne à la mer. Dans l’ombre bleue du Weber ou au bar de la Paix, Toulet, loup famélique, déplie sa silhouette aiguë. Il prend congé de son « amie la nuit ». Debussy est rentré depuis longtemps retrouver sa femme et ses arpèges ; Curnonsky a suivi une dame de chez Maxim. Dehors il fait un froid de fin du monde. Pour avoir envie de chanter, il faut être un oiseau. Ou un poète. La Concorde est toujours là. L’obélisque éventre la coque de la nuit, se dresse à la proue des heures, vestige de victoires très anciennes dont le nom n’est plus qu’un souvenir.
Ce n’est plus la nuit. Et ce n’est pas le jour. Un scarabée géant et modern style s’est posé sur la ville ; c’est le dôme du Grand Palais. Là-bas la tour Eiffel enjambe les maisons. Et dans le ciel de Paris, dans le ciel qui pâlit surgissent alors les fastes étranges d’une Atlantide noyée de gin. C’est l’heure incertaine des filles perdues et du temps retrouvé. p 12-13
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