AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frédéric Ramel (2)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Philosophie des relations internationales

Jeune chercheur au Centre lyonnais d’études sur la sécurité internationale et la défense (CLESID) et enseignant à Lyon III, Frédéric Ramel a écrit un manuel utile. Il présente chronologiquement une trentaine de philosophes, de Dante à Walzer. Chaque notice est précédée d’une courte introduction permettant de comprendre « la logique philosophique au sein de laquelle s’intègre la pensée de l’auteur sur les relations internationales » (p. 32). Suivent un ou plusieurs textes fondamentaux, significatifs de l’œuvre du philosophe et dont la juxtaposition a permis à Frédéric Ramel de couvrir grosso modo l’essentiel du champ philosophique. Le tout est complété d’une bibliographie courte et utile.

Ce manuel ne se lit pas d’une traite, mais se picore. On y rencontre des auteurs méconnus, a priori secondaires : l’Abbé de Mably ou Gustave de Molinari par exemple. On y retrouve sous l’angle des relations internationales des philosophes célèbres : Spinoza, Montesquieu, Kant, Hegel… On y (re)lit des textes célèbres, souvent cités, mais pourtant peu consultés : Le Droit de la guerre et de la paix de Hugo Grotius, le Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, de l’Abbé de Saint-Pierre, etc.



Le petit jeu, un peu vain, consisterait à pointer les lacunes. Mais, sentant venir la critique, Frédéric Ramel a, dans une très bonne Introduction, érigé quelques contre-feux efficaces.

On est d’abord surpris par l’absence d’auteurs antiques, là où on attendait Thucydide, Plutarque ou Polybe. L’auteur, qui connaît pourtant bien l’Antiquité grecque, justifie longuement ce choix. Focalisés sur le fonctionnement harmonieux et autarcique de la Cité idéale, les philosophes antiques ne traitent pas des relations entre cités. S’ils parlent de la guerre, c’est comme d’un dérèglement monstrueux et ponctuel de l’Ordre des choses. Aussi l’anthologie de F. Ramel commence-t-elle à l’époque médiévale, indissociable d’un « processus d’étatisation monarchique » qui s’oppose à la fois à la guerre privée et au pouvoir pontifical et impérial (Machiavel, Bodin).

Autre critique peut-être plus pertinente : la place réduite accordée aux textes contemporains. Le 20è siècle n’est guère représenté que par Kojève, Maritain, Eric Weil, Rawls, Habermas et Walzer. On attendait Carl Schmitt, Hannah Arendt, Léo Strauss ou Karl Jaspers. On attendait aussi Kenneth Waltz, Susan Strange, James Rosenau, Raymon Aron ou Hans Morgenthau. L’absence des premiers se justifie par la nécessité d’un choix douloureux dans une production philosophique abondante.

En revanche, celle des seconds a des raisons plus profondes. Il s’agit de distinguer fermement la philosophie des relations internationales de la théorie des relations internationales. La philosophie est normative : elle représente le monde sur la base d’une définition de la nature humaine. La théorie des Relations Internationales est, elle, empirique : elle procède par la confrontation des hypothèses et des faits. D’ailleurs, si de nombreux théoriciens français (R. Aron, P. Hassner) ont une formation philosophique, leur démarche s’en éloigne progressivement.

En écartant les grands auteurs contemporains en relations internationales, F. Ramel frustre indiscutablement le lecteur. Mais ce choix, cohérent, se nourrit du projet d’ériger la philosophie des relations internationales, désormais enseignée en tant que telle à l’Université, en discipline autonome.
Commenter  J’apprécie          160
Dictionnaire de la guerre et de la paix

Un ample « Dictionnaire » paraît aux PUF, avec l’ambition de faire de la polémologie un objet d’études légitime en France.


Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Frédéric Ramel (11)Voir plus

Quiz Voir plus

Quel auteur inventa ces mots ?

On dit qu'il a introduit le mot spleen dans la littérature française Indice : Trop Fastoche

François Rabelais
Louis-Ferdinand Céline
Eugène Ionesco
Hervé Bazin
Henri Michaux
Marguerite Yourcenar
Arthur Rimbaud
Henri Troyat
Charles Baudelaire
Boris Vian

10 questions
21 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}