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Citation de simoncailloux


L’eau est tiède sous le soleil. Je l’ai tâtée de la main en sortant une sauterelle qui se noyait. J’avance doucement pour ne pas les écraser, les sauterelles. Elles jaillissent sous mes pas dans un envol gris, révélant des éclairs rouges, bleus ou verts ; au repos, elles sont toutes grises, en sautant elles avouent des couleurs différentes, violentes. Enigme.
Les libellules semblent plus à l’aise, demoiselles aériennes volant au-dessus de l’eau qui court, vive, gaie. Les grosses pierres de rivière ne s’opposent pas au flux, ne le détournent pas vers les prés, il est encore trop tôt pour arroser le trèfle et la luzerne. Elle court, elle court l‘eau de la montagne.
Il y a des genêts, de la bruyère, des fougères, des herbes velues, odorantes, des ronces et ces œillets de poète qui borde le béal. Parfois des rochers affleurent, parfois des escaliers de pierre montent vers nulle part. Parfois un châtaignier isolé se penche sur l’eau comme pour la veiller.
Aïe ! J’ai marché sur une enveloppe piquante, hérissée, agressive d’une châtaigne. Je m’arrête pour enlever l’aiguille blonde de mon pied, nu dans une sandale ouverte, et je reste figée, immobile, pétrifiée par un bruit. Un bruit d’écaille glissant sur des feuilles sèches. – Faites quand même attention aux vipères ! à dit Sarah. Je ne l’ai pas vue, la vipère, mais je sais qu’elle était là. Je sais qu’elle a disparue sous les genêts ; elle est peut-être loin, elle est peut-être près. J’attends.
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