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Citation de paresseuse


(Sio et Slaine)
— Sio, murmurai-je de peur de déclencher une catastrophe en parlant trop fort.
Il releva le nez, lentement.
— Pose-moi tes questions, maugréa-t-il.
Fichu caractère !
Certes, mais je les adorais, lui et son mauvais caractère.
— Quand tu cesseras de bouder, marmonnai-je.
— Je ne fais pas la gueule, contesta-t-il immédiatement, plus bougon que jamais.
Sio se redressa. Fascinée par sa démarche animale, je l’observai me rejoindre. Il ne s’immobilisa que lorsque nos corps se frôlèrent puis plongea ses yeux dans les miens ; un regard direct et pénétrant… brûlant… affolant.
— J’ai du mal à me maîtriser, Sláine.
Je déglutis. Cet aveu, cet avertissement résonna en moi comme une proposition de flirt avec le danger qu’il représentait en cet instant, mortellement séduisant.
Il fit un pas, se pressant doucement contre moi.
— Beaucoup de mal, précisa-t-il d’une voix sourde.
Un autre pas, m’obligeant à en faire un également pour garder l’équilibre.
— Je suis au supplice, m’avoua-t-il encore.
Il souffrait, c’était indéniable. Je le ressentais autant que je le voyais dans ses yeux. Même lui ne pouvait retirer un quelconque plaisir de cette souffrance-là.Cette torture ne pouvait prendre fin qu’avec celui que je pouvais lui offrir.
Après tout, je n’étais pas à une… à deux ou trois heures près ; mes questions pouvaient bien attendre un peu.
— Tu m’excites, me provoqua-t-il ensuite.
Ces mots articulés d’une voix très rauque prodigieusement caressante me firent frissonner et me donnèrent très chaud en même temps. Il s’en fallut de peu que je ne gémisse et lui réponde spontanément qu’il avait le même effet sur moi. Il en était tout à fait conscient cela dit, seulement mon silence faisait partie du jeu. Et j’avoue que j’avais envie de profiter encore un peu de ce pouvoir que j’avais sur lui.
Mes yeux s’arrachèrent aux siens pour se poser sur le lit. Mon cerveau se fit aussitôt leur complice, créant de sublimes images de Sio, allongé nu sur le satin noir… son corps affolant, sa peau merveilleusement douce… contre la mienne…
Ma fièvre empira. Mon coeur s’emballa, ma respiration se fit haletante. Mon corps avait besoin du sien, désespérément, et le hurlait. Un siècle au moins s’était écoulé depuis notre dernière étreinte ; elle m’avait laissé un goût amer.
Sans un mot donc, je me détournai de Sio et me dirigeai lentement vers le lit. Ce faisant, je déboutonnai mon chemisier. Sans m’enquérir de l’impact de mes gestes sur Sio, je me défis totalement de mon corsage que je laissai tomber au sol. Parvenue près du futon, j’avais descendu la fermeture de ma jupe qui glissa bien sagement d’elle-même le long de mes jambes. Un profond grondement retentit dans la chambre ; ses vibrations envahirent l’espace, se réverbérèrent sur les murs avant de m’atteindre, s’insinuer en moi et me faire vibrer à mon tour. Sio s’était fait diapason, tout mon être résonnait en harmonie.
Je n’allai pas plus loin dans mon effeuillage et me retournai. Sio avait franchi la limite, peut-être même plusieurs. Je le voyais à son regard presque dément mais surtout à son aura ressemblant désormais au négatif de ce qu’elle était d’ordinaire ; cramoisie ou de toute autre nuance de rouge pouvant évoquer la luxure la plus… luxurieuse, de sombres volutes s’y élevaient.
J’entrouvris les lèvres ; l’air me manquait. La peur n’y était pour rien, une montée de désir insensé et la fulgurance de mes sentiments, pour tout.
Sio fut près de moi en un éclair.
Je me séparai de mon soutien-gorge et de mon string sous son regard ardent et fou. Mais lorsque je me penchai pour dégrafer mes bas, une de ses mains se referma sur mon poignet, durement, presque brutalement. Je me redressai. Il me relâcha. S’il fit mine de m’enlacer l’instant d’après, ce ne fut que pour défaire mon porte-jarretelles ; il me débarrassa de mes bas sans là non plus s’embarrasser d’un quelconque romantisme ou de douceur.
Tant mieux ! Je n’avais pas besoin ni envie de délicatesse, mais de lui tel qu’il était, féroce, ardent, exigeant.
— Monte sur le lit, articula-t-il d’une voix âpre.

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