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Citation de enkidu_


Le paradigme en voie de disparition a gouverné et dominé notre civilisation pendant de longs siècles. Non seulement il est le cadre, ou le moule, dans lequel s'est structurée la société occidentale, mais le monde entier a également subi son influence dans des proportions considérables : l'univers, postulait-on, est un système purement mécanique composé d'un assemblage de blocs élémentaires ; le corps humain est une machine perfectionnée ; la vie est une lutte permanente dans laquelle chaque organisme vivant combat pour sa survie. Enfin - gardons l'une des meilleures pour la fin ! - un certain « ordre naturel » veut que, dans toute la hiérarchie des créatures vivantes, la femelle soit partout et toujours en situation de dépendance et de soumission vis-à-vis du mâle. D'innombrables générations ont été endoctrinées par cette idéologie, qui ne résiste pourtant pas aux découvertes de la science moderne. Dans tous les pays, des femmes et des hommes, de plus en plus nombreux, ont acquis la conviction que des hypothèses de ce genre comportent de graves lacunes et doivent être radicalement revues.
(...)
La science moderne vient confirmer le paradigme écologique mais ce dernier puise sa substance dans une perception du réel dépassant de très loin le seul cadre scientifique : il s'agit en fait d'une ouverture de conscience grâce à laquelle un être découvre, parfois hors de toute démarche scientifique ou intellectuelle, la profonde unité de la vie sous toutes ses formes, la constante interdépendance de ses infinies manifestations et leurs cycles de transformation. En fin de compte, cette conscience écologique en profondeur se confond avec la démarche spirituelle. Une certaine théologie s'est acharnée à séparer « l'esprit » de la matière, viciant ainsi le problème d'entrée de jeu. L'esprit n'est rien d'autre qu'un état de conscience élargi. Celle ou celui qui atteint cet état intérieur ne se sent plus séparé du « Grand Tout » cosmique, mais a au contraire la certitude viscérale, organique, d'y être intimement intégré. Il devient dès lors évident que la conscience écologique est d'essence spirituelle au sens le plus vrai du terme. Il n'y a donc rien d'étonnant à voir notre nouvelle approche de la réalité rejoindre les concepts élaborés par diverses traditions spirituelles. (p. 330-331)
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