Les premières notes résonnent, j’avoue que c’est pas mal, et puis merde, c’est Chopin. Les yeux fermés, sans partition. Un nocturne qui coule, serpente, cascade, monte, descend, remonte, si doux que j’en oublie mon cours, j’en oublie ma mort, et je ferme les yeux, moi aussi. Je pense un peu, à ma vie, à mon corps, à ma terrasse au soleil de juin, à mon enfance – la vraie – puis à rien, seulement aux notes qui tombent comme une pluie fine sur un putain d’arc-en-ciel. C’est pas possible d’être aussi con et de jouer comme ça…