Si nous considérons l'oeuvre de la nature et celle de l'art, au point de vue de l'excitation de l'imagination, on trouvera les secondes très inférieures aux premières ; car, même si elles paraissent parfois belles ou étranges, il leur manque cette grandeur et cette immensité qui enchantent l'esprit. Les premières peuvent être aussi porteuses de culture et de raffinement que les secondes, mais celles-ci ne peuvent jamais montrer la même splendeur et la même magnificence dans l'intention. Il y a quelque chose de plus magistral dans les mouvements brutaux et indifférents de la nature que dans les jolies touches et les embellissements de l'art.
Joseph Addison (1672-1719) - promoteur du jardin pittoresque