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Citation de Ledraveur


Gedün Chöpel : un provocateur iconoclaste
Maître et élève avaient tous deux de fortes personnalités, ainsi Gedün Chöpel contestait souvent les enseignements de Shay-rap-gya-tso. Gedün Chöpel - que son maître appelait couramment par l'épithète "le cinglé" - n'assista plus aux cours. Il s'en expliqua : "Bien que Shay-rap fasse semblant de m'enseigner des textes, il n'est pas du tout mon égal. Tout ce qu'il affirme, je le réfute ; nous nous trouvons constamment en situation de débat. M'ayant baptisé "cinglé", il refuse de m'appeler par mon vrai nom".
Gedün Chöpel aimait provoquer les autres érudits à des joutes oratoires. À une occasion, il apparut dans la cour affectée aux débats déguisé en moine-policier analphabète. Il lança un défi à l'érudit mongol Ngak-Wang-lek-den qui devint ultérieurement abbé de Go-mang, et le battit. Une autre fois, en prenant une position tout à fait inhabituelle contre l'érudit principal du Collège Lo-sel-ling , le Collège rival de Go-mang de l'université monastique de Dre-bung, il réduisit celui-ci au silence.
Il lui arriva même d'adopter une position affirmant que l'état de Bouddha n'existe pas, ce qui amena un groupe de moines furieux à le rouer de coups et à l'obliger par la force brutale d'avouer que cet état existe en vérité bel et bien. Ce récit montre bien des choses sur le pouvoir de contrôle du groupe dans les collèges ge-luk-ba, pouvoir qui tend à établir des limites aux investigations analytiques. Il semble que Gedün Chöpel ne se servait pas toujours des façades habituelles par lesquelles des érudits tibétains prétendent que leurs analyses hautement critiques ne sont que des clarifications, et non pas des révisions ou des réfutations de vues avancées par des personnages renommés. Il prêtait apparemment peu d'attention à ses études pendant son séjour à Go-mang. S'étant éclipsé peu avant ses examens au diplôme de ge-shay, il renonça à la vanité qui consiste à accéder à une haute position.
p. 15 et 16
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