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Critiques de Genevieve Valentine (8)
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The Doll Collection

350 pages pour 17 excellentes nouvelles réunies par Ellen Datlow, qui ne nous a jamais déçus par la qualité de ses trouvailles. La plupart des auteurs m'étaient inconnus, j'ai donc foncé les yeux fermés (si, si, je lis comme ça) dans cette anthologie, sans savoir à quoi m'attendre. Mais certains ont peur des clowns, d'autres des poupées anciennes, moi j'ai peur des deux... Chucky a laissé des traces, que voulez-vous.

Et effectivement, toutes les poupées ne sont ni à offrir à des enfants, ni même idéales pour décorer son intérieur. "Objets inanimés avez-vous donc une âme?"... Ces poupées-là, oui.

Qu'elles soient possédées ou qu'elles aient une vie propre, elles m'ont mis les tripes à l'envers, retournée comme une crèpe et tout ce que vous voulez dans ce style.

Si vous lisez l'anglais, si vous aimez être terrifié, sautez sur ce recueil et revenez me voir, qu'on en discute.



Je vous en mets la liste. Yep, j'avais oublié.



• Skin and bone by Tim Lebbon

• Heroes and villains by Stephen Gallager

• The doll-master by Joyce Carol Oates

• Gaze by Gemma File

• In case of zebras by Pat Cadigan

• There is no place for sorrow in the kingdom of the cold by Seanan McGuire

Goodness and kindness by Carrie Vaughn

• Daniel's theory about dolls by Stephen Graham Jones

• After and back before by Miranda Siemienowicz

• Doctor Faustus by Mary Robinette Kowal

• Doll court by Richard Bowes

• Visit lovely Cornwall on the Western Railway Line by Genevieve Valentine

• Ambitious boys like you by Richard Kadrey

• Miss Sibyl-Cassandra by Lucy Sussex

• The permanent collection by Veronica Schanoes

• Homemade monsters by John Langan

• Word doll by Jeffrey Ford
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The Cutting Room: Dark Reflections of the S..

"The Cutting Room: Dark Reflections of the Silver Screen," is a collection of short stories of either the dark fantasy or outright horror variety; all but one, are reprints of stories that were published anywhere between 1982 and 2012.

The credits have rolled, but the lights are still off. Something is lurking on the other side of the screen. There are dark secrets, starving monsters, and haunted survivors who refuse to be left on the cutting room floor. But that's okay, right? After all, everybody loves the movies....

Datlow is one of the best editors, and even though her tastes are darker than mine for the most part, she always provides an interesting line-up of well-written, thought-provoking stories in her anthologies; on that basis, and on the strength of the Newman tale, recommended!
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Catwoman Eternal, Tome 1 : Reine du crime

Quel plaisir de trouver un comics de Catwoman totalement différent de ceux dont on a l'habitude. Surtout quand on a le droit à des comics vraiment bien travaillés pour d'autres personnages de cette édition bien connue. Alors pour l'occasion, je vous partage un petit avis sur ce comics.



Dès les premières pages, on retrouve Selina Kyle, placée à la tête d'une des familles mafieuses de Gotham, les Calabrese. Tout en collaborant avec d'autres familles, elle porte de nouveaux projets pour l'avenir de Gotham.

Malheureusement, Black Mask n'est pas d'accord avec cela, il décide de déjouer les plans de Selina Kyle : C'est alors que débute une guerre entre les deux protagonistes.



L'avantage de ce comics, c'est que vous n'avez pas besoin de lire les autres séries de chez Dccomics, a part Batman éternel peut être, mais cela n'empêchera pas votre lecture dans tous les cas.

On tombe ainsi dans un comics plus noir, avec des rebondissements plus naturels bref un polar avec Selina Kyle.



Ce tome contient les épisodes 35 à 40, ainsi que le numéro annuel 2. Garry Brown a dessiné et encré les épisodes 35 à 40. Un style très brut dont je ne suis pas du tout fan.



Il réalise des dessins assez atypiques pour les lecteurs de comics. M. Brown encre ses dessins en les tirant au maximum. L'imprécision de ses traits ne m'a pas empêché de rentrer dans l'histoire mais je ne suis pas fan du style.





Ce tome constitue un nouveau départ pour la série, et je suis curieux de voir ce que cela va donner. Curieux de voir ce que va réaliser la "Cléopâtre" de Gotham. Affaire à suivre.
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Catwoman Eternal, tome 2

Ce tome fait suite à Reine du crime (épisodes 35 à 40) qu'il faut avoir impérativement lu avant. Il comprend les épisodes 41 à 46 ainsi que le Sneak Peek, initialement parus en 2015, écrits par Genevieve Valentine, dessinés par David Messina, avec une mise en couleurs de Lee Loughridge. David Messina a encré les épisodes 41 à 43. Les épisodes 44 à 46 ont été encrés par Gaetano Carlucci. Ces 2 tomes (le précédent et celui-ci) forment une saison complète de Catwoman, une histoire entière, ancrée dans la continuité du moment de Batman.



Selina Kyle est toujours à la tête de la famille mafieuse des Calabrese. Elle fait tout son possible pour participer à la reconstruction de Gotham, en sous-main, en utilisant les ressources des Calabrese, tout en ayant l'air de renforcer leur base de pouvoir, par le jeu d'alliance. Dans la première scène, elle se rend à une réception mondaine, où elle discute alliance avec Roman Sionis (Black Mask), puis Oswald Cobblepot (Penguin), en compagnie d'Antonia Calabrese.



Entretemps, Catwoman a échangé une somme importante de liquide avec des billets marqués pour essayer d'enrayer le partenariat entre les Falcone et Roman Sionis. Les inspecteurs de police Tammy Keys et Carlos Alvarez continuent d'enquêter sur le meurtre de Bill Turner, un ex policier reconverti en détective privé, dont les fichiers contiennent des dossiers à l'effigie de la chauve-souris. Les relations entre Catwoman et la famille Hasigawa restent compliquées, en particulier avec Eiko Hasigawa. La deuxième Catwoman a pris sous sa tutelle une certaine Stephanie Brown.



Pour ce deuxième tome, Jae Lee a cédé la place à Kevin Wada pour les illustrations de couverture. Les compositions de ce dernier sont originales, mais beaucoup moins élégantes que celle de Lee. Garry Brown a cédé la place à David Messina pour les dessins des intérieurs. Chaque séquence baigne dans une ambiance immersive, car Lee Loughridge n'est pas le premier metteur en couleurs venu. Sur la base d'une teinte principale (parfois 2) qu'il décline en nuances discrètes, il installe un éclairage principal qui donne un ton particulier à la scène. Messina dessine dans une veine réaliste, avec un degré de simplification. Il évite d'insister sur les composantes superhéros, pour rester dans le domaine d'une description plausible, afin d'être visuellement cohérent avec la tonalité polar du scénario. Le costume de Catwoman reste donc une tenue en cuir moulante, avec un casque pourvu de lunettes de protection. La tête de Roman Sionis est bien en forme de crâne avec les dents et l'ossature découverte (sans peau), ainsi que des yeux profondément enfoncés dans leurs orbites. Il n'y a que le costume de Stephanie Brown et celui de James Gordon dont il ne peut pas vraiment gommer les aspects les plus baroques.



Pour le reste, la plupart des personnages présentent une morphologie normale avec des tenues vestimentaires ordinaires. L'artiste dessine Oswald Cobblepot, avec une taille inférieure à celles des autres protagonistes, sans aller jusqu'au nanisme, un corps rondouillard et un nez proéminent, sans le dépeindre comme un monstre difforme. Il choisit de donner une belle taille de bonnet à Selina Kyle, sans pour autant mettre en avant sa poitrine. Par contre Gaetano Carlucci cède à la tentation d'accentuer et d'adoucir les courbes de Catwoman, sans aller jusqu'à donner la texture du latex à son costume en cuir.



Le lecteur a le plaisir d'observer que l'artiste s'investit pour représenter les décors en arrière-plan. Assez régulièrement, ils en deviennent même remarquables, que ce soit les sculptures d'un meuble en bois, les façades des immeubles de Gotham, les rayonnages d'une bibliothèque, la terrasse de l'appartement de Selina, une table dans un restaurant, ou encore la toiture terrasse où se tient la réception d'Eiko Hasigawa. Le lecteur remarque que Lee Loughridge assure le motif du tapis dans la pièce d'honneur de la demeure des Calabrese. Seuls quelques aménagements intérieurs (comme par exemple celui de la chambre de Selina) manquent un peu de substance.



David Messina prend soin de ne pas dessiner Catwoman dans des postures suggestives ou lascives. Les affrontements physiques conservent des proportions réalistes et plausibles. Le lecteur ne reste pas béant d'admiration devant des compositions de pages échevelées, il ne tombe pas en arrêt devant un dessin magnifique, mais il apprécie cette solide narration visuelle qui sait rester discrète, au service de l'intrigue. Il n'y a qu'à 2 ou 3 reprises que ce qui est montré semble manquer de cohérence. Ainsi en voyant un personnage arriver de l'extérieur pour atteindre la terrasse de l'appartement de Selina Kyle, le lecteur se demande s'il n'est pas situé au premier ou au deuxième étage (au vu de la facilité de la manœuvre), alors que d'autres plans plus éloignés établissent manifestement qu'il est situé en haut d'un immeuble de grande hauteur. À un autre moment, un personnage au bout d'un filin se fait tirer dessus. La mise en scène montre que les balles l'atteignent en pleine poitrine, et qu'il plonge pour une chute de plusieurs dizaines d'étage. Pourtant dans l'épisode suivant, les blessures ne semblent pas si graves.



L'un des enjeux du tome précédent était de convaincre le lecteur de la situation tragique dans laquelle se retrouvait Selina Kyle, par le biais de citations de femmes de pouvoir, ayant dû prendre des décisions cruelles afin de prouver leur détermination et d'assoir leur pouvoir. Genevieve Valentine continue avec ce dispositif narratif, intégrant des citations de Lucrèce Borgia, Elizabeth I, César Borgia, Aliénor d'Aquitaine et l'Impératrice byzantine Pulchérie. Elles sont plus pertinentes que dans le tome précédent. Selina Kyle continue d'être confrontée à des décisions pour rester à la tête de la famille Calabrese, tout en œuvrant discrètement pour Gotham. Le lecteur constate rapidement qu'elle a pris la majorité des décisions les plus difficiles dans le tome précédent. Ici il lui reste essentiellement à manipuler ses alliés et à gérer la découverte de sa double identité par quelqu'un de son entourage.



Le centre du récit se déplace alors des risques pris par Selina Kyle vers les conséquences de la situation pour les personnages qui gravitent autour d'elle. En effet les trafics des différentes familles criminelles restent toujours autant en arrière-plan, sans apparaître dans le récit, sans servir d'enjeu concret. Le lecteur retrouve en particulier Antonia Calabrese et Eiko Hasigawa dans des positions délicates. Il découvre ce qui leur advient, avec un intérêt particulier pour Eiko Hasigawa pour qui les enjeux sont plus élevés. Par contre, il est un peu surpris que le rôle des 2 inspecteurs de police Tammy Keys & Carlos Alvarez s'avère très secondaire, de même que leur enquête. Alors que le premier tome laissait supposer que leurs investigations allaient mettre en péril la situation de Selina Kyle, elles prennent une autre orientation, et ils disparaissent de l'intrigue.



Genevieve Valentine place en vedette ce trio de femmes, autour desquelles gravitent un second (Chris Ward) à la personnalité inexistante, un simple dispositif narratif, des ennemis hauts en couleurs pour fournir une opposition et une couleur locale estampillée Gotham (Penguin, Black Mask et un autre), ainsi que Stephanie Brown, récemment revenue dans le New 52 à l'occasion de l'épisode 28 de la série Batman de Scott Snyder. Là encore, la scénariste n'a pas vraiment la latitude de lui donner de l'épaisseur. Le lecteur constate également rapidement que le contexte de l'histoire est fortement lié à ce qui se passe dans la série mensuelle Batman à la même époque. Il y a donc l'état de la ville de Gotham, en partie bonne à reconstruire, le nouveau Batman en armure ainsi que le statut de Bruce Wayne. La scénariste remplit ses obligations vis-à-vis de cette continuité, ce qui alourdit un peu le récit en le détournant de l'intrigue principale. Tout ceci n'empêche pas Genevieve Valentine d'apporter une résolution satisfaisante à son récit.



Pendant un an, Genevieve Valentine a finalement bénéficié d'une certaine liberté de manœuvre pour pouvoir raconter sur histoire relativement indépendante de Catwoman. Elle a profité de la situation sortant de l'ordinaire dans laquelle elle l'a trouvée (à la tête d'une famille mafieuse) pour faire ressortir toute l'ambiguïté de ce personnage : voleuse professionnelle avec ce que cela implique d'arrangements avec la loi, mais aussi une personne souhaitant faire ce qui est en son possible pour soulager la souffrance des habitants de Gotham. Il s'agit donc d'un récit assez adulte dans lequel le personnage principal assume ses responsabilités, sans pour autant acquérir l'altruisme d'une sainte. Les dessins portent bien la narration, malgré leurs imperfections (apparence peu agréable pour Garry Brown, étranges incohérences visuelles pour David Messina), avec une mise en couleurs élaborée. 4 étoiles pour un récit auquel il ne manquait pas grand-chose pour rester dans les annales des aventures de Selina Kyle.
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Catwoman Eternal, Tome 1 : Reine du crime

Ce tome contient les épisodes 35 à 40, ainsi que le numéro annuel 2, initialement parus en 2015, écrits par Geneviève Valentine. Garry Brown a dessiné et encré les épisodes 35 à 40. En fonction des séquences, le numéro annuel est dessiné par Pat Oliffe, Tom Nguyen et John McCrea.



À la fin de "Batman Eternal", Selina Kyle se retrouve placée à la tête d'une des familles mafieuses (les Caabrese) de Gotham, chapeautant une partie des autres familles associées au crime dans cette ville. Alors que les cellules de texte rapportent des propos de la reine Elizabeth adressés à Francis Walsingham (chef des espions de la reine) en 1570, Selina Kyle met fin à un vol de marchandise dans l'un des entrepôts des Calabrese, avec l'aide d'Antonia et Nick Calabrese. Puis elle préside une réunion avec une demi-douzaine d'autres familles, pour mettre au point une vente d'armes.



Il s'avère qu'ils ont besoin des prestations d'une autre famille à la tête d'activités illégales et criminelles, les Hasigawa. Il lui revient d'en rencontrer le patriarche, ainsi que sa fille Eiko Hasigawa. Au commissariat central de Gotham, Carlos Alvarez évoque ses suspicions vis-à-vis de Selina Kyle, avec sa collègue Tammy Keyes. Blackmask (Roman Sionis) est de retour en ville et compte bien se faire une place au soleil. Une nouvelle Catwoman se promène sur les toits de Gotham.



Ce tome marque une réorientation complète de la série il n'est donc pas besoin d'avoir lu les précédents, les récits d'Ann Nocenti (la précédente scénariste) étant évacués, pour une dynamique entièrement différente dans un premier temps le lecteur doit s'accrocher pour assimiler les informations, et retenir les noms des personnages. Geneviève Valentine et Garry Brown entraînent le lecteur dans un polar sur fond d'activités criminelles, avec une intrigue assez éloignée de des conventions des superhéros, et des dessins encore plus.



Garry Brown a, entre autres, illustré la majeure partie de la série The Massive de Brian Wood. Il réalise des dessins assez râpeux. Il encre ses dessins en les tirant légèrement vers l'expressionnisme. Ses coups de pinceaux (réels ou infographiques) évoquent parfois des traces de marqueurs ne se chevauchant pas avec précision, ou des coups de pinceaux larges et rapides. Il en découle une impression mélangée, entre imprécision, croquis sur le vif, et atmosphère pesante. En surface, ces dessins ne sont pas beaux, les visages sont comme dessinés à gros traits. Les lignes servant à détourer les contours ne sont pas toujours jointives.



À condition de réussir à passer outre cette apparence peu séduisante, le lecteur constate que cet artiste attribue des morphologies normales aux individus (pas de musculature hypertrophiée, pas de courbe exagérée), qu'il varie les tenues vestimentaires, de costumes et robes de soirée, à T-shirt et jogging. Si les décors semblent esquissés, ils sont régulièrement présents en arrière-plan, avec une fréquence supérieure à la moyenne des comics de superhéros, et établissent les environnements dans leur variété : entrepôt rempli de caisses, salle à manger monumentale avec grande hauteur sous plafond, grande halle aménagée en centre d'entraînement pour hommes de mains, salle de réception dans un musée, terrasse de penthouse, rue malfamée, rue commerçante, bureau étriqué au commissariat, grand bureau avec baie vitrée pour Blackmask, etc.



Garry Brown marie avec un naturel déconcertant des dessins à l'apparence esquissée, pas tout à fait finie, avec une densité et une variété d'informations visuelles suffisantes pour que le lecteur puisse voir les différents environnements, et observer des personnages à l'identité graphique suffisante pour les reconnaître aisément. Le numéro annuel commence avec les dessins de Pat Oliffe, plus propres sur eux, avec un aspect plus soigné et plus fini, et un niveau de détails équivalent. Il y a un rapprochement visuel vers l'esthétique des comics de superhéros, mais ce glissement n'est pas assez important pour rompre l'ambiance rêche de ce polar. Les dessins e Tom Nguyen sont plus proches de ceux de Brown, avec un aspect un peu plus précis, et un niveau de détails équivalent. Par comparaison avec ceux de Brown, ils semblent un tout petit peu plus fades, un tout petit peu plus convenus. Soit John McCrea n'a pas dessiné beaucoup de pages, soit il a fait un effort impressionnant pour se couler dans le moule de Brown et Nguyen, au point qu'il est difficile d'identifier les pages qu'il a réalisées, qui ne portent pas sa marque pourtant d'habitude caractéristique.



Garry Brown met donc en scène des individus aux contours rêches, souvent mangés par des bouts d'ombre aux contours cassés, visuellement difficiles à cerner, dans des environnements urbains ou des intérieurs aux agencements remarquables. Cette approche visuelle sied bien à la nature de l'intrigue. Geneviève Valentine hérite d'un cadeau à double tranchant : une situation inédite pour Selina Kyle. C'est un avantage puisqu'elle peut développer son récit sans être embarrassée par la continuité, dans une direction assez originale.



Elle dépeint les difficultés de Selina Kyle à diriger une famille mafieuse, à imposer sa légitimité auprès d'autres familles, à défendre leurs territoires, à poursuivre les affaires illégales et criminelles, tout en progressant vers son propre objectif. En 6 épisodes et un annuel, la scénariste parcourt un chemin impressionnant puisqu'il faut établir la situation de Selina Kyle, présenter les personnages gravitant autour d'elle, ou s'opposant à elle, ou les deux en même temps, exposer les enjeux et les objectifs de Selina Kyle, montrer les difficultés auxquelles elle se heurte, mettre en lumière les dilemmes moraux qu'elle doit trancher (entre se compromettre, ou compromettre sa position). De ce point de vue, elle place son personnage dans une position moralement ambigüe et difficilement tenable, avec une motivation solide et claire qui explique et justifie son comportement.



Afin de consolider les tactiques et les stratégies de Selina Kyle, l'auteure cite des extraits de textes historiques. Il y a donc des lettres rédigées par la reine Elizabeth, par le pape Rodrigo Borgia, par Li Bai, par César Borgia et par Plutarque. D'un côté, il s'agit d'une idée pertinente dans la mesure où ces citations évoquent la situation de femmes de pouvoir célèbres confrontées à des choix complexes impliquant des sacrifices pour pouvoir se maintenir au pouvoir, et avancer les affaires du royaume ou du gouvernement dans la direction qu'elles souhaitent. Le lecteur y voit à la fois le reflet de la situation de Selina Kyle, et à la fois la légitimité de ses actions. D'un autre côté, les situations évoquées dans ces écrits ne sont pas forcément connues dans le détail par le lecteur, et ne se transposent pas de manière directe aux décisions prises par Selina Kyle, ce qui amoindrit leur pertinence et leur portée.



Geneviève Valentine est plus convaincante pour montrer la nasse de contraintes qui enserre les personnages. Selina Kyle compromet ses idéaux pour pouvoir se maintenir et progresser dans la direction voulue. Les personnages autour d'elles sont sympathiques dans la mesure où ils la soutiennent, mais aussi détestables parce qu'ils appartiennent au milieu criminel et qu'ils n'hésitent pas à se salir les mains, de la violence comme moyen d'intimidation jusqu'au meurtre. La scénariste joue avec habileté sur les sous-entendus pour que les décisions et les actes de Selina Kyle apparaissent, pour le lecteur, comme aussi immoraux, par exemple ordonner l'exécution d'un traître, mise en œuvre par sa propre sœur.



Valentine gère avec intelligence le personnage de Catwoman, et ses attaches avec le superhéros le plus célèbre de Gotham. Elle fait en sorte que la nouvelle occupation de Selina Kyle soit une mission à temps complet, ce qui lui permet d'introduire une nouvelle Catwoman, dont les liens avec la titulaire habituelle sont organiques et logiques. Elle remplit l'obligation évidente d'une apparition de Batman, en la limitant au strict nécessaire, tout en le positionnant comme garde-fou moral. Garry Brown le représente comme une ombre, une présence fugace et indiscernable, ce qui évite de ramener le récit vers une ambiance trop superhéros. Elle utilise le numéro annuel pour présenter et étoffer le personnage d'Eiko Hasigawa qui remplit un rôle de premier plan dans l'intrigue.



Ce tome constitue un nouveau départ pour la série, avec un ton original, dans une direction inattendue, et cohérente avec le personnage, soutenue par des dessins éloignés de l'esthétique des superhéros, avec un aspect brut de décoffrage qui accentue l'ambiance délétère et dangereuse des situations. La scénariste décrit bien les stratégies mises en œuvre par Selina Kyle, et les risques encourus, ainsi que le prix à payer en termes de compromission. Par contre elle a du mal à rendre palpable les escarmouches ou les confrontations entre gangs, ou encore à rendre compte de la dimension des familles, de leur effectif et leur activités criminelles.
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Catwoman Eternal, Tome 1 : Reine du crime

Selina a abandonné le costume de Catwoman pour prendre la tête de la famille Calabrese. Elle tente de s'imposer en tant que chef de clan et veut réunir les familles pour reconstruire Gotham. Mais Black Mask ne l'entend pas de cette oreille. Elle va bénéficier de l'aide d'une nouvelle Catwoman qui cherche à en savoir plus sur Selina. Un album difficilement compréhensible sans avoir lu Batman eternal apparemment. Dommage.
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Catwoman Eternal, tome 2

Une parfaite maitrise du récit en dépit d’un dessin qui peut en rebuter plus d’un par son manque de saveur et de panache.
Lien : http://www.actuabd.com/Catwo..
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Catwoman Eternal, Tome 1 : Reine du crime

L’action est calibrée et apparaît rapidement, le lecteur se trouvant aspiré par cette énergie dynamique.
Lien : http://www.actuabd.com/Catwo..
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