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Citation de darkdays


La forêt colonisée par l'Homme moderne ne laisse aucune place aux autres espèces qui en vivent également. Pourtant, il est simple d'apprendre à partager et je dirai même "apprendre à donner pour recevoir". Si je plante un saule sans attrait lucratif à côté d'un hêtre ou d'un épicéa, c'est le saule qui sera mangé par les chevreuils, car sur le plan gustatif c'est meilleur. Si je laisse les ronciers dans les zones forestières "sans exploitation", je crée un refuge et une protection qui ne donnera pas envie aux chevreuils d'aller voir ce qui se fait de mieux ailleurs. Si je laisse les clairières avec leurs graminées non fauchées, les chevreuils iront moins sur le bord des routes pour les manger, et ainsi de suite. Il ne faut pas considérer la forêt comme un site industriel mais comme un capital qui produit des intérêts que nous pouvons utiliser de façon illimitée. Dans nos «champs d'arbres », les chevreuils ne vont pas s'arrêter de manger pour nos beaux yeux. Ils interagissent avec la forêt. Ils ne l'exploitent pas, ils l'entretiennent, ils s'en nourrissent et n'ont aucun intérêt à gaspiller cette ressource naturelle vitale. Il ne faut pas chercher la densité idéale d'animaux pour que l'industrie du bois soit préservée de tous ces sauvages. L'équilibre cynégétique ne doit pas être géré, il ne l'a jamais été et ne peut pas l'être, car il est instable et varie depuis la nuit des temps. Il dépend du climat, des conditions météorologiques, de l'offre en nourriture, de la prédation et de beaucoup d'autres facteurs. L'industrie moderne de notre siècle instaure des quotas et surproduit en prévision d'une demande qui elle aussi est incertaine. Ce mode de fonctionnement ne peut pas fonctionner sur le milieu forestier ni sur aucun autre milieu naturel. Appliquer une densité limite de vingt chevreuils pour cent hectares n'a pas de sens pour des animaux qui vivent très loin de nos règles mercantiles. Ce n'est pas un indicateur suffisant pour établir un équilibre "naturo-industriel" dans un monde déjà perturbé par les changements climatiques. Les comptages effectués annuellement ne représentent qu'une moyenne évolutive de la population mais en aucun cas un indicateur absolu. L'équilibre ne peut pas exister lorsqu'on force un milieu naturel à se transformer en gisement. C'est à l'industrie du bois de se glisser dans le moule des lois naturelles, sans quoi l'équilibre est rompu. Il faut laisser les taillis dans la forêt, créer des zones de quiétude, faire du recépage, laisser les clairières naturelles, favoriser les semis naturels, réduire la pression exercée par la chasse et admettre que les chevreuils s'autorégulent. Non, l'Homme n'est pas utile dans ce processus, il ne remplace pas les prédateurs et doit rester à sa place.
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