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Citation de gill


C'était le 13 septembre 1906. J'avais treize ans et, depuis une dizaine d'années, l'idée bien arrêtée de faire du théâtre.
Je me décidai enfin à m'en ouvrir à mon père et le suppliai de me retirer du lycée.
Mon père hésita entre trois réponses : un haussement d'épaules, deux gifles, le calcul rapide de ce qui lui coûterait la transformation de mon externat libre en un internat définitif....
Il en choisit une quatrième : le jour même, la Comédie-Française fêtait les vingt ans de services de Georges Berr et lui faisait jouer, en matinée, "le barbier de Séville" et "Gringoire", et, le soir, sa propre pièce : "l'irrésolu".
Mon père me mena aux deux représentations et puis il me dit, dans la voiture qui nous ramenait à la maison :
- Voilà ce que c'est que de faire du théâtre. Réfléchis. T'en sens-tu capable ?...
Je ne répondis pas, mais je continuai ma troisième A, docilement
Du temps passa.
Je commençai à sortir seul, l'après-midi du moins.
Et, chaque fois que je voyais, soit le jeudi, soit le dimanche, en matinée, Georges Berr affiché rue de Richelieu, je me précipitais aux guichets, je me payais un parterre de 4 francs 50, et j'allais écouter, comme on entend la messe, "l'étourdi", "les précieuses", "l'amour veille", "Dagobert"....
Auteur et acteur, il incarnait pour moi le théâtre.....
(extrait de "La Petite Illustration" où Louis Verneuil explique sa passion pour le Théâtre et raconte sa rencontre avec Georges Berr)
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