On ne peut pas dire qu'un âne soit gai. Mais on ne peut prétendre qu'il est triste. Il va son bonhomme de chemin, patiemment, tel un vieux philosophe qui en a tant vu que rien ne parvient à l'émouvoir. Si la faim tenaille sa panse, il sait que rien ne sert de crier et il attend que la Providence se montre plus clémente. S'il a soif, il n'ignore pas que ses lamentations sont incapables de faire crever les nuages.