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Citation de Woland


[...] ... Deux hommes marchaient derrière lui, si près qu'ils semblaient le soutenir. Et M. Hire, comme pour leur échapper, agitait ses petites jambes.

Il avait aperçu le rassemblement. Il ne pouvait pas ne pas l'avoir aperçu à cette heure où les passants étaient rares. Il s'arrêta au bord du trottoir. Il était tout seul à vouloir traverser, avec les deux policiers sur ses talons, et pourtant l'agent de la circulation donna un coup de sifflet et arrêta, du bâton, la file des véhicules.

Il s'avança. Il marchait dans un nuage, dans une matière molle, impalpable, invisible. Il n'y avait sur sa rétine que le seuil de la maison, et des gens groupés qui regardaient tous du même côté. Et il n'entendait que le pas des deux hommes derrière lui.

Ils étaient soudain plus nombreux, sur le trottoir. Il en venait de l'intérieur et du dehors, des hommes et des femmes, et même des enfants qu'on refoulait vers l'arrière.

- "Reste là, tu m'entends ?"

Et M. Hire marchait toujours, sans oser regarder la crémerie, ce qui ne l'empêchait pas de deviner la silhouette penchée d'Alice qui promenait son torchon sur le seuil. Il bombait la poitrine. Il allait s'expliquer. Il avait une narine bouchée par un rhume et il respirait mal, mais c'était sans importance.

Ce qu'il fallait, c'était passer, et il y avait un vide étroit entre les gens et la porte. Il lui suffisait de presser le pas.

Il en fit dix, il en fit quinze, de pas. Puis tout à coup, il vit un geste tout près de lui et en même temps son chapeau melon vola de sa tête tandis que des ricanements montaient du groupe. ... [...]
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