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Citation de Woland


Citation :
[...] ... M. Grandvalet, dans la maison voisine où il avait été recueilli, allait et venait, les mains derrière le dos, un pardessus noir boutonné sur son pyjama. Sa femme était couchée dans un lit qui n'était pas le sien. Juliette ne pleurait plus. Elle avait tant pleuré que ses yeux étaient vides, ses paupières rouges comme de la chair à vif.

On avait retrouvé près du seuil, déformés par les flammes, deux bidons d'essence. A neuf heures, le garagiste de la rue de Paris vint les reconnaître.

- "Je les ai vendus, vers minuit, à un jeune homme en imperméable clair."

A onze heures, on savait tout. Juliette, docile comme une enfant battue et rebattue, avait raconté son dernier rendez-vous. M. Grandvalet, roide de dignité, avait avoué l'histoire du fusil de chasse. Et le garçon du Café de la Paix avait déposé que, lors de son départ, vers onze heures, Bachelin était surexcité.

On pouvait reconstituer les détails de l'attentat. De onze heures à minuit, Emile Bachelin errait seul dans les rues et ne faisait qu'une courte apparition dans la maison close située à cent mètres de la mairie pour y boire un nouveau grog.

A minuit, il achetait les bidons d'essence. Que faisait-il jusqu'à deux heures ? A ce moment seulement, la porte de la maison commençait à flamber mais on ne s'en apercevait que quand la fumée pénétrait dans les chambres du premier étage.

C'était alors le désordre, la fuite des Grandvalet par la fenêtre, l'arrivée des pompiers qui inondaient l'immeuble.

L'attentat créait un sentiment de stupeur et de gêne. On osait à peine en parler. On usait de périphrases. On avait lu dans le journal :

Il paraît certain que Bachelin n'a pas quitté la ville.

Si bien que dans les rues on cherchait malgré soi le jeune homme en imperméable. (...) ...
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