[...] ... - "Elle est là," souffla-t-elle, en désignant la porte entrouverte.
- Je sais.
- On l'enterre demain. Il paraît que son premier mari avait une concession au cimetière Montparnasse, et que c'est près de lui qu'elle a demandé à être enterrée.
- A qui en a-t-elle parlé ?
- A sa nièce, sans doute ? A la concierge aussi. Elle disait qu'Ivry était trop loin, qu'elle se sentirait perdue parmi les milliers de tombes.
- Je voudrais vous montrer quelque chose. Puis-je entrer un instant chez vous ?"
L'appartement était en ordre, plus sombre que celui de la vieille parce qu'un arbre bouchait les fenêtres.
- "Avez-vous déjà rencontré cet homme ?"
Et il sortait à nouveau la petite photo prise par l'Identité Judiciaire.
- "C'est quelqu'un que je connais ?
- Je ne sais pas. Je vous le demande.
- Pour l'avoir déjà vu, je l'ai déjà vu. Il n'y a pas bien longtemps de ça. Il fumait une cigarette. Je me demandais ce qui manquait : c'est la cigarette.
- Prenez votre temps. Réfléchissez.
- Ce n'est pas chez un de mes fournisseurs. Ce n'est pas dans la cour non plus."
On sentait qu'elle faisait tout son possible.
- "Je suppose que c'est important ?
- Oui.
- Cela se rapporte à Mme Antoine ?
- Probablement.
- Mon témoignage pourrait lui faire du tort, n'est-ce pas ?
- C'est fort possible." (...) [...]