Gérard Bensussan

Elle se propose comme une définition du temps suscitée par la méditation de l'idée de l'Infini cartésienne: Le temps serait l'éclatement du plus de l'infini dans le moins" d'un sujet. Le temps est l'endurance de l'Infini par le fini qu'il affecte, la façon diachronique d'une patience dont l'humain fait l'épreuve et où se défait tout contenu contenable. Inadéquation et incommensurabilité du plus et du moins, de l'intérieur et de l’extérieur; altération de la subjectivité par la considération éthique où elle est toujours déjà temporellement plongée; éclatement où extase de la structure humaine d'existence; endurance du temps selon l'organicité dynamique de ses dimensions, cette impatiente patience qui bute sur ces limites (...) tous
ces traits se rassemblent dans la détermination du temps comme rapport à ce qui ne peut être rapporté à soi, rapport / non rapport pourrait-on dire à la manière lévinassienne, rapport avec ce qui n'est pas là, un arrivant, attendu mais qui déjouera toute attente, espéré mais dont l'arrivée risque fort d'excéder ou de défaire toute espérance positive. Le présent présentifié dans la pure possibilité d'un commencement ne peut être renvoyé vers la métaphysique de la présence car il recèle un acte, une existence, une naissance.



« Cela est admirable d'avoir rendu les juifs grands amateurs de choses prédites, écrit Pascal, et grands ennemis de l'accomplissement».