Au bout d'un certain temps, M. le Curé est descendu et m'a demandé de la même voix confidentielle si nous n'avions pas en stock “ certains livres dangereux ”. Je l'ai regardé l'air perplexe en relevant les sourcils et l'ai prié de m'éclairer sur ce qu'il entendait par “ livres dangereux ”. Un soupçon d'impatience a percé dans sa voix : “Vous savez bien ce que je veux dire, voyons! Des livres qu'il ne faut pas mettre entre toutes les mains.” Je lui ai répondu que je n'en savais rien, attendu que je ne lisais pas moi-même et que, même si j'avais lu, je n'aurais pas osé porter de jugement là-dessus. Il m'a fixé quelques instants sans bouger. Il se demandait sans doute si j'étais aussi stupide que j'en avais l'air.