Nous avions un peu hésité sur le choix du comédien vedette : depuis que Bellone a fait ses déclarations politiques fracassantes, on dit qu’il s’est aliéné une partie de son public, à gauche ; par contre, il a gagné des sympathies à droite ; or notre dernière étude de marché permet de penser que notre clientèle — pas les chats qui ne votent pas, mais les maîtres et les maîtresses — , penche plutôt de ce dernier côté, car Délices du Félin est un produit cher, un produit « top-niveau ». L’un dans l’autre, Bellone, qui remplit toujours les salles à cinquante ans bien tassés, pouvait donc faire l’affaire. Quant à Dargoy, Vigier-Lelièvre n’en voulait pas, car il fait du cinéma pour intellectuels, mais Bellone, qui traverse une phase art et essais, n’acceptait personne d’autre, et nous avons fini par céder.