Tout homme rêve d'accoster l'aimée, de violer sa bouche, d'y voler ses cris, d'y boire sa salive jusqu'à l'ivresse, d'y entrer jusqu'à manger son cœur. L'embrassant, il s'embrase. A ses lèvres persiste des jours durant un cercle de feu. C'est qu'à chaque aube la femme prend le soleil levant à deux mains et le porte à ses lèvres qui le boivent. Il lui en reste, à la bouche et aux ongles, un rougeoiement qui donne à ses baisers, à ses caresses un goût de feu.