Geumyi Lee

Deux petites filles devenues adolescentes se retrouvent dans la même classe, quelques années après avoir vécu des évènements très traumatisants. En effet, à la maternelle, un adulte a abusé de leur innocence. L'une a occulté les faits, l'autre pas. C'est un très beau livre, où ce qui doit être dit l'est avec pudeur et retenue. Un beau roman pour aider les ados à mettre en mots ce qui est bien souvent source de grande souffrance.

Deux petites filles s’étant connues à la maternelle se retrouvent dans la même classe alors qu’elles sont devenues adolescentes. Un événement traumatisant (attouchements) les relie : l’une a occulté les faits tandis que l’autre a passé outre. Les parents de la première souhaitent à tout pris qu’elle oublie, faisant comme si rien ne s’était passé tandis que les parents de la seconde l’ont soutenue, lui expliquant que ce n’était pas de sa faute. Pourtant, le passé les poursuit toutes les deux. Les conséquences de ce qui s’est passé et de la réaction de leurs parents est au cœur du déroulement du roman. Les chapitres alternent les points de vue de chacune des Yujin jusqu’au dernier où les pensées des parents éclaircies. En somme, un beau roman sur un sujet difficile où la tristesse et les doutes sont finement retranscrits.

La grande Yujin vient d’entrer au collège. Elle n’est pas une bonne élève aux yeux du système scolaire coréen – mais il suffit de presque rien, d’être juste moyenne pour être ainsi dévalorisée. La concurrence est rude, déjà, et Yujin, comme son ami Sora, ne se font pas trop d’illusion sur un possible avenir prestigieux. Dans sa nouvelle classe, la grande Yujin rencontre son homonyme, et se souvient l’avoir déjà rencontré, en maternelle, au cours d’une affaire qui a fait grand bruit, laissant des traces durables sur tous les enfants qui en furent victimes. Mais la petite Yujin, ainsi qu’elle est bientôt nommée pour les distinguer, affirme ne se souvenir de rien. Elle est issue d’un milieu aisé. Brillante élève, elle est bientôt première de l’établissement. Elle s’interroge cependant : pourquoi ne se souvient-elle pas de tout son passé, contrairement à la grande Yujin ? Et si celle-ci avait raison ? Et si elles se connaissaient ?

Beaucoup de si, pour un sujet douloureux : les attouchements sur des mineurs. L’histoire a beau se passer en Corée, elle aurait pu tout aussi bien se passer en France, bien que le système scolaire soit très différent. Comment réagir quand votre enfant est victime de tels actes ? A mes yeux, les parents de la grande Yujin furent exemplaires : en lui expliquant qu’elle n’était pas responsable de ce qui lui était arrivé, si petite qu’elle était, ils lui ont permis de grandir, de se construire, et même si leurs relations ne sont pas toujours toutes roses, même si Yujin doit affronter les préjugés de certains, ses parents ne baissent pas les bras et protègent toujours leur fille.

La petite Yujin n’a pas eu cette chance. Ses grands-parents ont choisi de suivre le chemin contraire : plutôt que de poser des mots sur des choses, plutôt que de permettre aux blessures de cicatriser, ils ont choisi la voix du silence, de la rupture complète avec le passé, de l’oubli en fait, pour Yujin. Les conséquences, le lecteur peut les lire au fil des chapitres qui sont consacrés à la jeune fille. Jusqu’au dénouement, qui donne la parole à la mère de Yujin et nous la montre sous un jour très différent.

Yujin et Yujin, un roman qui nous montre la difficulté de se construire envers et contre tous.
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Un très beau roman pour un sujet aussi douloureux que les attouchements sur mineurs. Les deux voix des jeunes filles se mêlent pour nous guider vers une triste vérité et les doutes et maladresses des adultes sont merveilleusement retranscrits.

Un beau roman sur les relations entre deux jeunes filles portant le même nom, et ayant dans leur petite enfance subi des évènements traumatisants. Le livre nous fait également découvrir la vie quotidienne de collégiennes coréennes.

Un roman agréable à lire, d'autant plus qu'il se déroule en Corée, ce qui nous permet de nous transposer dans un univers que l'on connaît mal et qui nous semble familier à la fois. On a en effet l'impression de se retrouver dans les dessins animés asiatiques de notre enfance, partageant l'univers de ces écolières en uniforme et au physique de poupées.

De plus, la pudeur des sentiments exprimés évite de tomber dans le côté sordide

qu' aurait pu amener un sujet aussi lourd. Chaque chapitre correspond à la vision de l'une des deux Yujin qui exprime ainsi ses sentiments face à la situation.

Un beau roman.



A noter: quelques coquilles orthographiques!