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Citation de collectifpolar


À cette heure avancée de la nuit, les rues sont presque entièrement vides quand Sébastien Cortès arrive au commissariat central de Mulhouse. Il appuie sur la sonnette et jette des regards méfiants autour de lui. Lorsque la gâche grésille, il bouscule la porte dans un geste empressé et la repousse derrière lui pour accélérer le mouvement mécanique du groom. Personne ne doit l’apercevoir ici, entrant de son plein gré dans le poulailler. Il en va de sa survie.
En habitué, il se dirige vers le comptoir d’accueil où le planton, une jeune fille blonde en uniforme, le regarde de loin avec un mélange de méfiance et de condescendance qu’il fait semblant d’ignorer. Il sait d’expérience qu’il vaut mieux ne pas répondre aux flics, il a l’habitude de les fréquenter : plus de six ans qu’il est un indic.
Sa fonction n’est pas très reluisante, mais il a su s’en accommoder avec le temps. Tous les beaux parleurs qui crachent sur les balances peuvent bien idéaliser leur morale criminelle, il sait bien qu’à sa place la plupart auraient fait comme lui. Le sens de l’honneur, ce n’est que du folklore, un moyen de se donner un air solide et feindre d’ignorer que la réalité est beaucoup plus sordide : c’est chacun pour soi.
N’importe qui peut se retrouver un jour pris dans cet engrenage, sur un coup de malchance. C’est de cette manière que Sébastien a fait son entrée dans le cercle des Judas.
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