Sein, l'isolée, l'île sans printemps ni automne, la terre sans arbres ni prairies, prenait ou recevait de la mer la verdure qui n'a pas de saisons.
Chaque jour, au battement de la houle, apportés de loin, arrachés au fond, les koulkougns, le goémon, la plante océane aux tiges laminées, aux grains d'un étrange raisin, étaient poussés vers la côte, s'attachaient aux pierres, couvraient le sable, entourant l'étroit radeau de granit d'une ceinture mouvante et gonflée, d'un noir humide jaspé de reflets jaunes ou verts ...