Gilles Marchand

Les souvenirs affluent. Il m'a suffi de lever les yeux sur un vieil homme lisant un livre assis sur un strapontin pour qu'il soit remplacé par l'image de mon grand-père tournant les pages de " La Conscience de Zéno".Arrivé à ma station, le vieil homme n'est plus là, sans que je puisse dire à quel moment il est descendu ni même s'il a réellement existé.Quoi qu'il en soit, je fais mon crochet hebdomadaire vers ma librairie. Ce livre qui s'était perdu dans les limbes de ma mémoire m'apparaît d'un seul coup indispensable.


(Aux Forges de Vulcain, 2016, p.54)