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Citation de PetiteBichette


Essaye de faire une expérience dans la rue avec un passant quelconque. Offre-lui le billet, ou sinon une chance de cinquante pour cent d'en avoir deux. Tu sais ce qu'il fera ? Je vais te le dire : il prendra le billet de cinq mille. Puis essaye de faire le contraire. Demande à un passant de te donner cinq mille roubles ou sinon de jouer à pile ou face pour savoir s'il devra te donner deux billets ou aucun. Tu sais ce que fera le type cette fois ? Plutôt que débourser tout de suite ses cinq mille roubles, il préférera courir le risque de t’en donner le double. C'est absurde, non ? En théorie, celui qui gagne pourrait se permettre de courir un risque par rapport à celui qui perd. Au lieu de ça, les gens font exactement le contraire. Ceux qui gagnent sont plus prudents dans leurs choix, tandis que les perdants jouent le tout pour le tout. J'observais Prigojine triomphant ; je commençais à comprendre où il voulait en venir.
« Le cerveau humain est plein de petites failles de ce genre. Les connaître et en profiter est le métier de celui qui gère un casino. Mais c'est comme ça que fonctionne la politique aussi, non ? Tant qu'on est à l'aise, qu'on a un travail sûr, une belle famille, la maison de campagne, les vacances au bord de la mer, la retraite en perspective, on reste tranquille. On fait des choix prudents, on ne veut pas courir de risques. On choisit ce qu'on connaît. Mais mettons que les choses commencent à aller moins bien. La situation change, le type perd son travail, perd sa maison, il ne parvient plus à voir un avenir. Que fait-il à ce moment-là ? Il joue la prudence ? Pas du tout : il commence à parier comme un fou ! Il préfère le risque inconnu au maintien de sa situation actuelle. C’est là que tout bascule : le chaos devient plus attractif que l'ordre, au moins il offre la possibilité de quelque chose de neuf, non ? Un coup de théâtre… C'est alors que les choses deviennent intéressantes. La révolution de 1917, le nazisme sont nés comme ça, si je ne me trompe ? Parce qu'une majorité de personnes a préféré se jeter dans l'inconnu plutôt que de continuer à vivre comme avant. » (p. 216 217)
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