Le meilleur moment pour entrer dans les restaurants, c'étaient les heures de pointe, personne alors ne remarquait ma présence et je pouvais m'aventurer dans les toilettes du lieu, qui, tout comme la proximité des femmes, étaient une véritable découverte pour mes vingt ans. Il n'était pas rare alors que je préfère me faufiler dans les sanitaires réservés aux dames, et m'immerger dans leur sillage. Les autres, réservés à mon sexe, me semblaient peu prometteurs, dans les taches des urinoirs je décelais de l'arrogance, parfois de la rivalité, mais rien qui vaille la peine que je m'en souvienne en arrivant à mon studio, où je ne survivais aux relents de la solitude et de l'enfermement qu'en me réfugiant dans les odeurs récoltées pendant la journée.