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Citation de Cancie


Pour les réfugiés, la saison des pluies est un moment affreux. Chaque recoin de la ville est un fortin couvert de bâches et de plaques de tôle, mais malgré cela l'eau, l'eau froide venue du ciel, s'infiltre partout, et avec elle les araignées velues, les flaques de pétrole, les électrocutions, les maladies, les incendies couvés sous la cendre, une pourriture jusque dans la pierre, sous les dalles, portée à l'intérieur de la ville par les corps de plus en plus nombreux charriés par les eaux du Tonlé Sap et du Mékong, tailladés, échoués sur la rive au milieu des ordures. Les plaies ne cicatrisent pas. Les antibiotiques manquent. Les agressions, les meurtres, les viols se multiplient. autour de Phnom Penh, les combats, sans cesser, diminuent, les lance-roquettes portent moins loin, on a moins peur d'être envahi. C'est un mal contre un autre. Puis la chaleur reprend ses droits. Le courant du Tonlé Sap s'inverse. Le sol, les braseros, les semelles et les armes sèchent ; les rats et les sorcières sortent de leurs trous - et la guerre ressuscite.
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