Elle entend les cris des gamins qui se mêlent au soleil de cette fin d’après-midi. L’air transporte avec lui des odeurs de cuisine, le hoquet d’un bateau à moteur sur la mer et le ronronnement des tondeuses dans les jardins ; les oiseaux marins déploient leurs courbes silencieuses, ceux des marais vont et viennent, altiers, les graines de pissenlit retombent doucement à terre : l’après-midi n’est que mouvement. Toute cette agitation lui donne plus de force pour appuyer sur les pédales tandis qu’elle traverse le village, elle lui imprime le rythme, le mouvement et l’espoir : l’énergie vitale se déverse en elle. Les maisons l’observent, mais ce n’est pas grave.