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Citation de Cielvariable


Un mot en appelle un autre. Dettes et dettes morales, culpabilité, Schulden et Schuld. Deux mots si proches, si solidement enracinés dans le terreau nourricier de la langue allemande – mais on peut adoucir le premier en remboursant, fût-ce par petits morceaux, comme le faisait la clientèle à crédit de ma mère ; la culpabilité, celle que l’on peut prouver comme celle qui se cache, ou que l’on devine seulement, celle-là reste. Elle poursuit son tic-tac, et même en voyage, elle est déjà dans le Nullepart où elle garde la place au chaud. Elle récite sa petite maxime, ne craint pas les répétitions, se laisse gentiment oublier quelque temps et hiberne dans les rêves. Elle reste comme un dépôt, une tache qui ne se laisse pas effacer, une flaque qu’on ne peut pas lécher. Elle a appris très tôt, confessée, à trouver refuge dans le pavillon d’une oreille, prescrite ou depuis longtemps pardonnée, à se faire plus petite que petite, un néant, et cependant, dès que l’oignon s’est rabougri pelure après pelure, elle est inscrite durablement sur la plus récente des peaux : tantôt en majuscules, tantôt en incidente ou en note, tantôt bien lisible, tantôt en hiéroglyphes qui, si même on y arrive, ne sont déchiffrables qu’avec peine. Pour moi, je peux lire la brève inscription : Je me suis tu.
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