Celui que son métier contraint à se piller lui-même par delà les années devient un recycleur de résidus. Il n'est pas resté grand chose. Tout ce qui pouvait, grâce à des expédients à portée de main, être formé, déformé, enfin raconté avec des bonds en avant, puis en arrière, à contre-courant, ce sont ces monstres qui dévorent tout, les romans, qui l'ont avalé et l'ont recraché en cascades de mots. La digestion épique a suivi la lyrique. après tant d'excréments - tout ce qui s'est transformé en livres - a germé l'espoir d'être enfin devenu un espace vide, impeccablement nettoyé, balayé par l'écriture.