Guy Deleury

La désobéissance civile de masse a eu des porte-drapeaux célèbres qui, malgré leurs actions non-violentes, malgré leurs appels à la paix, ont péri sous les balles.

Ce ne sont pas les seuls points qui réunissent Gandhi et Martin Luther King. Il y en a d'autres, c'est pourquoi le choix éditorial de regrouper les deux biographies dans le même ouvrage était judicieux.



Mais, ce qui est regrettable ce sont leurs imbriquements, comme deux lignes narratives dans un polar. Avec en plus deux auteurs différents: une impression de fouillis.



Cependant, les lieux de vie, moeurs et contextes politiques si différents mais où la violence étaient coutumières sont très bien restituées dans ce documentaire.



Gandhi et Martin Luther King apparaissent comme des avocats des causes impossibles, l'un, notamment pour les intouchables et l'indépendance et l'unité de l'Inde , l'autre pour les Afro-américains. Ils ont défendu ces opprimés et obtenu des avancées inimaginables.



Leurs actions , non violentes, pour des droits civiques en ont fait des libérateurs.



Plus de cinquante ans après leurs disparitions, se rappeler de ces symboles de paix et de justice, en Inde ou aux Etats-Unis, n'est pas inutile car il me semble que rien n'est acquis.

Lors d'un passage à Paris j'avais fait une razzia ches les bouquinistes des quais (R.I.P.) des anthologies de voyageurs chez Bouquin dont celui-ci qui est consacré à l'Inde . Le champs est restreint puisqu'il ne comporte que des français et dans la période 1750-1820 . Les écrits de ces prédécesseurs de nos pelrins enfumés de Katmandou sont regroupés en 13 parties par thématique (politique ,religion,techniques...) ce qui rend , à mon goût la lecture trop emiettée.S'y ajoutent 2 cartes (prévoir un atlas) , une chronologie comparée ,une bibliographie,un glossaire et un index.

Dépaysement garanti avec cette biographie romancée de Pierre Cuillier, dit Perron, arrivé sans le sou en Inde en 1777 et qui y fera fortune.

Au début, j'ai été un peu circonspecte: le style est un peu pompeux, l'arrivée rocambolesque de Perron sur le sol indien n'est pas très crédible.

Cependant, je ne suis vite laissée prendre par ce roman. Guy Deleury a fait de Perron un mercenaire sympathique. Le contexte historique des guerres anglo-marathe et la situation instable de l'empire indien à cette époque est bien rendue, on y croise de nombreux personnages historiques pittoresques, seigneurs indiens ou aventuriers européens comme Perron.

Au final, malgré quelques légers défauts, c'est une lecture à la fois distrayante et instructive.

Guy Deleury est un spécialiste de l'Inde où il a séjourné et voyagé tout au long de sa vie. Dans ce livre il fait le point sur un certain nombre d'idées fausses ou tronquées qu'on a de ce pays et de sa culture. La véritable culture indienne a été transformée (et pas en bien) par la colonisation. C'est à dire que pour gouverner, le colonisateur britannique s'est appuyé sur une fraction de la population, les brahmanes, leur donnant ainsi une prépondérance qui était loin d'être la leur auparavant. Guy Deleury développe donc sur une tradition mystique indienne selon laquelle chaque homme a la même valeur pour Dieu. Dans cette partie je n'ai pas tout saisi. A la fois parce que c'est un sujet qui ne me concerne guère et aussi j'ai eu l'impression que l'auteur était parfois un peu confus. (Mais peut-être que ceci explique cela).



Par contre j'ai trouvé beaucoup plus intéressant le chapitre "Le poids des castes". Guy Deleury y décrit l'organisation traditionnelle villageoise avec les différentes jâti (on parle parfois de sous-castes) qui ont chacune leur rôle économique ou religieux à jouer. Enfin ce que j'ai appris sur la marche à l'indépendance de l'Inde m'a passionnée. Guy Deleury présente de façon très vivante les grandes figures de l'indépendance : Gandhi, Jinnah, Nehrou, Ambedkar.
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