AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Guy Poitry (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Derniers entrechats de la Camarde

Les dessins d’Albertine sautent aux yeux, et ils sont splendides : revisitant les codes de la danse macabre, hérités du Moyen Âge, ils font défiler squelettes déhanchés, petits ou grands monstres, personnages humanoïdes vêtus de noir et porteurs d’objets baroques qui détournent l’imagerie religieuse traditionnelle, ostensoirs, cercueils, drapeaux aux fleurs sombres.

Ce qui demande un abord plus lent et plus patient, dans ce livre qui entrelace textes et illustrations, ce sont les chapitres de Guy Poitry. La Camarde, personnification de la mort, y est représentée assez vieillissante, un peu déphasée, tâchant de jouer son rôle malgré tout dans un monde moderne où le rapport à la mortalité s’est modifié ; elle y parle aussi, y interpelle ou y dialogue, dans trente-six morceaux brefs, parfois très brefs, qui font défiler, eux aussi, tous les assauts portés contre la vitalité et contre la chair. Leur virtuosité tient à la diversité des tons qu’ils expriment, du cynisme le plus impassible et le plus cruel à la commisération humaine la plus tendre : comme dans les chroniques que l’auteur tient dans le Courrier, quotidien suisse romand, c’est le « mauvais genre » dans toute son amplitude. La concision, exempte de longueur ou d’explication, et la variété d’accent autorisent une impeccable densité stylistique : avec leur choix tendu d’un lexique volontiers archaïsant, leur usage de la reprise et de la répétition à différents niveaux, leurs sonorités et rythmes harmonieux ou au contraire brusqués, voici des textes qu’on lit et qu’on relit, pour découvrir qu’ils atteignent à ce genre du poème en prose auquel ils font quelquefois allusion.
Commenter  J’apprécie          20
Derniers entrechats de la Camarde

Quel superbe livre ! L'écriture de Guy Poitry est toujours aussi soignée. Le thème, pourtant délicat, est traité avec une sensibilité qui n'exclut pas l'humour. Et les dessins d'Albertine complètent à merveille ces très beaux textes.

Louis
Commenter  J’apprécie          20
Derniers entrechats de la Camarde

Une belle écriture pour ce recueil de fables.

Mort et vie: jeu de miroir, regards croisés. De loin, de près, ELLE nous observe, nous interroge, nous sonde corps et âme.

Tantôt nostalgique, tantôt gourmande, pressante ou discrète, cynique parfois. Mais elle peut aussi se laisser gagner par la tristesse, la pitié et se faire alors rassurante, consolatrice.

Au fil des pages se glissent les dessins d'Albertine, grouillants de détails malicieux. Cortège en noir et blanc sur lequel chacun, chacune apposera ses propres couleurs.

A découvrir, faire découvrir.

Commenter  J’apprécie          10
Derniers entrechats de la Camarde

Albertine fait danser la camarde



Le bal débute sur une procession comme sait les orchestrer Albertine: une file de créatures plus ou moins étranges dont les atours noir ébène contrastent avec des faces de craie. Ici, des squelettes endimanchés encadrent un porteur de faux, tandis qu’un clampin ploie sous le poids d'un cercueil surmonté d’un ange en robe immaculée. Là, un démon couronné vêtu d’une de ces toilettes dont l'illustratrice de Dardagny a le secret emboîte le pas à une bestiole fourchue.

On comprend que la mort rôde au sein de cette assemble joyeusement macabre. Ce que confirme le titre de cet opus mêlant harmonieusement illustrations et texte. Au fil de ces «Derniers entrechats de la camarde», les mots de Guy Poitry viennent danser avec les images d'Albertine.



Sous la plume de l'essayiste et romancier genevois, la grande faucheuse prend la parole, facétieuse. «Quand une belle s'asseyait à sa toilette, se poudrait le nez, ombrait ses paupières (...) je la laissais se contempler un instant; puis soudain prenais sa place en son miroir. C'était alors de beaux cris, poussés bien haut, et des gestes, ridicules, inconvenants; mais les bris de verre qui gisaient à terre lui renvoyaient encore l’'image de ce qu'elle serait un jour.»

Poitry imagine aussi la mort à table, en faiseuse d'ange, en golfeuse ou en lectrice, ayant pignon sur rue mais trouvant à qui parler. Autant de variations, trente-six au total, pour accompagner les tours et détours d’une fossoyeuse qui ne manque pas de souffle. Ni d'élégance. Philippe Muri, Tribune de Genève, 9 juin 2018

«Derniers entrechats de la camarde», Guy Poitry et Albertine. Ed. d'En Bas, 104 p.


Lien : https://www.tdg.ch/culture/c..
Commenter  J’apprécie          00
Comme un autre

Autobiographie dans laquelle l’auteur livre par petites touches, toute une époque de la société suisse. Au travers d’anecdotes, il dépeint sa famille, ses études, ses failles jusqu’à la révélation et l’acceptation de son homosexualité.
Commenter  J’apprécie          00
Comme un autre

Lecture jeune, n°120 - Guy Poitry nous livre ici ses souvenirs. Il peint à petites touches le portrait d’une famille des années soixante, au sein de laquelle il mène une existence triste et rigide. Les chapitres sont de brefs instants qui ont trait à l’hygiène familiale, la visite à une grand-tante, les rapports à sa mère, « Madame Mère »… Au fil du récit, l’enfant grandit, découvre son homosexualité et acquiert sa liberté. Ni l’écriture, ni le rythme ne facilitent l’entrée dans l’histoire de cette enfance-là. La narration à la troisième personne ajoute à la dimension désincarnée du récit. Que vont trouver nos jeunes lecteurs dans ces souvenirs et émotions ? Ils apparaissent bien datés, même si on ne peut les taxer de nostalgiques, puisque l’auteur jette sur l’enfant qu’il était un regard agacé. Pourquoi « destiner en priorité [cette collection] à ces jeunes qui sont sur le seuil de l'âge adulte » ? Nouvelle collection : Comme un autre paraît dans la nouvelle collection pour adolescents de La Joie de lire, « rétroviseur », qui entend proposer des textes évoquant l’enfance et le passage à l’âge adulte. Les auteurs ont pour contrainte formelle de se limiter à vingt-deux chapitres. Les autres titres parus à ce jour sont Quelques années de moins que la lune, de Germano Zullo et Quand ma mère, un recueil de poésie de Francine Bouchet. Nous avons lu ce dernier et émettons les mêmes réserves que pour Comme un autre. Un site Internet existe, il devrait proposer un concours d’écriture sur le thème de l’enfance. ndlr Hélène Sagnet
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Guy Poitry (12)Voir plus

Quiz Voir plus

Rome

En quelle année place-t-on traditionnellement la fondation de Rome ?

922 avant J.-C.
753 avant J.-C.
581 avant J.-C.

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}