Wagner et Nietzsche sont en face l’un de l’autre comme les habitants de deux planètes différentes qui se seraient découverts au télescope, auraient trouvé le moyen de se rejoindre pour se complimenter de leurs travaux et ne sauraient point que l’un des deux doit périr de la science de l’autre. Et ils sont en même temps comme un père et son fils, assujettis à des hérédités communes et remplis de cette pudique timidité familiale qui fait qu’ils se dévouent l’un à l’autre, se déjouent, se combattent et s’entraident sans apercevoir qu’ils se devinent trop pour accepter jamais de se comprendre.