MADAME ELVSTED, avec inquiétude, regardant sa montre. - Mais, chère madame Tesman..., j'avais l’intention de m'en aller maintenant.
HEDDA. - Oh ! Vous n'êtes certainement pas si pressée. Eh bien? Dites-moi un peu comment vous vous plaisez, là-haut, chez vous.
MADAME ELVSTED. - Ah ! C'est justement là ce dont je n'aimerais pas parler.
HEDDA. - Voyons ! Avec moi, chère... Mon Dieu, ne sommes-nous pas camarades de pension ?
MADAME ELVSTED. - Oui, mais vous étiez dans une classe au-dessus de moi. Oh ! que j'avais peur de vous en ce temps-là !
HEDDA. - Peur de moi ?
MADAME ELVSTED. - Oui. Horriblement peur. C'est que, en me rencontrant dans l'escalier, vous aviez l'habitude de me tirer les cheveux.
HEDDA. - Vraiment ?
MADAME ELVSTED. - Oui. Une fois même, vous m'avez dit que vous voudriez me les brûler.
Acte premier (Traduction de Moritz Prozor)