Le temps a passé, que j'ai vécu comme une somnambule.
Puis est venu le matin de ma sortie. J'avais 54 ans, des cheveux gris et ras, et le sentiment bien réel d'être seule au monde.
Il m'a fallu des années pour reprendre pied. Mes cheveux ont poussé. Aujourd'hui je travaille dans un dépôt-vente en banlieue parisienne, loin de mes origines, et loue parfois un endroit pour quelques jours, de la caravane au château. Je fais les départements dans l'ordre. Je vivrai assez longtemps pour les faire tous. J'en suis au Lot. Le temps d'un week-end, je rêve.
Mais ce matin je ne rêve pas.
Ce que je vois autour de moi n'a rien d'une hallucination.