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Critiques de Hervé Inglebert (2)
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Atlas de Rome et des Barbares, IIIe-VIe siècl..

Ce petit livre regorge de données historiques sur les arrivées successives des peuples barbares et les conséquences qu’eurent au V éme siècle ces mouvements de population. Premier conseil à d’éventuels lecteurs : commencez par le glossaire final et reportez-vous régulièrement aux repères chronologiques, eux aussi situés à la fin de l’ouvrage. Car c’est d’une période pas bien connue que Hervé Inglebert, professeur d’histoire romaine à l’université de Paris-Ouest Nanterre, va évoquer. La liste des empereurs, chefs militaires et rois des peuples barbares n’abrite que peu de personnages célèbres : Constantin le victorieux qui se proclame chrétien en 312, le chef wisigoth Alaric qui pille Rome en 410, Aetius contre Attila battu aux champs catalauniques en 451, Odoacre le roi ostrogoth qui dépose Romulus Augustule en 476…



Ce qui frappe dans les cartes qui accompagnent les nombreux commentaires, c’est l'avancée continuelle vers l’Ouest de différents peuples. Les Vandales sont poussés vers l’Espagne puis l’Afrique du Nord, les Suéves puis les Wisigoths les suivent en Hispanie, talonnés par les Huns qui doivent s’arrêter en chemin et obliquer vers l’Italie, les Burgondes et Alamans s’arrêtent en Gaule où Clovis et ses héritiers vont les battre pour constituer un royaume franc salien…

Ces peuples franchissent le limes, signent encore quand Rome demeure puissante des traités (foedus) pour devenir des peuples fédérés, leurs troupes renforçant alors la défense contre le prochain envahisseur barbare ou contre des révoltés locaux (les bagaudes).

L’auteur explique bien pourquoi l’Empire d’Orient a moins souffert de ces invasions : Constantinople était quasi-imprenable, l’autorité politique y était moins contestée qu’en Occident, et la paix intérieure permettait la collecte des impôts en Syrie ou en Égypte.

Enfin, et surtout à compter de la fin du Ivéme siècle, les empereurs sont contestés, les peuples fédérés désignent leurs propres chefs et mettent en avant des prétendants à la dignité impériales. Les guerres civiles ont joué un rôle considérable dans la chute de l’empire romain.



L’effondrement final a conduit à la constitution d’un royaume wisigoth en Espagne et dans le Sud-ouest de la France actuelle, à la présence d’un royaume ostrogoth de 489 à 536 en Italie, et à l’occupation de l’Afrique du Nord (alors grenier à blé) par les Vandales.



Les explications données sur la montée de la chrétienté dans tout le bassin d’influence romain au IV éme siècle sont assez claires, mais les discussions théologiques sur la nature du Christ conduisent à des oppositions difficiles à comprendre aujourd’hui entre homéisme (religion des wisigoths par exemple), subordinatistes et chalcédoniens... Sur cette partie, l’auteur devrait insérer des explications plus détaillées pour tenter de comprendre ces différences religieuses.



Le traitement sous forme de cartes s'avère indispensable pour suivre les textes car le nom des villes et des provinces a évolué et les cheminements des attaques barbares est parfois difficile à suivre. Seul un atlas comme celui-ci peut aider à suivre ces événements.
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Histoire de la civilisation romaine

Vous n'aurez pas au travers de cet ouvrage une histoire événementielle et linéaire de la Rome antique. L'auteur tente de définir ce qu'est la romanisation, en de se détachant des interprétations du terme marquées par l'influence, chez certains auteurs contemporains, de concepts comme celui de colonialisme ou encore d'une interprétation marxiste des choses.



Il s'appuie pour ce faire tant sur la vision des historiens modernes que sur celle de leurs antiques prédécesseurs.



L'auteur met en avant quelques caractéristiques fondamentales de la civilisation romaine comme le poids donné à la cité, la passion des romains pour le droit ou encore l'influence de la romanisation dans l'architecture municipale. Son exposé aborde également l'art et les emprunts que les romains ont pu faire aux grecs tant de ce point de vue artistique que du point de vue des idées. Peu à peu, on voit se diffuser un art impérial et une religion impériale qui marquent l'architecture municipale. De même, l'Empire prenant le relais de la République, l'exercice de la citoyenneté s'en trouve modifié et le soutien du peuple aux dirigeants en place trouvent une nouvelle approche dans l'acclamation aux jeux. C'est finalement un partage du temps du spectacle, du temps "du ludique" qui remplace le plein exercice de la citoyenneté.



L'auteur souligne utilement que la romanisation du monde connu n'entraîne pas la disparition d'autres cultures au sein même de ce monde romain.



Au total, la participation à la romanité peut revêtir différentes formes bien mises en évidences par l'ouvrage.
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