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Citation de ValZer


Dans son journal il rend compte des expériences hideuses qui avaient provoqué son effondrement. Rentrant chez lui, dans la nuit du 30, il se retrouva soudain tâtonnant dans un espace quasi noir. Tout ce qu'il pouvait voir, c'étaient des raies courtes, horizontales, à peine visibles, mais il reconnut bien l'odeur fétide et surpuissante qu'il pouvait respirer, et ce curieux mélange de sons doux et furtifs qu'il entendait au-dessus de lui. Où qu'il se dirige, il butait sur quelque chose, et à chaque bruit répondait une sorte de son venu d'en haut un vague frémissement, comme un frottement prudent de bois sur du bois.
À l'aveugle, ses mains rencontrèrent un pilier de pierre sans rien dessus, puis il se retrouva lui-même grimpant les marches d'une échelle taillée à même le mur, tâtonnant maladroitement pour se frayer un chemin incertain lorsque, à travers une couche de puanteur plus intense, une explosion brûlante s'abattit sur lui. Devant ses yeux, toute une gamme kaléidoscopique de figures fantasmatiques s'animèrent, chacune se dissolvant par intervalles dans l'image d'un vaste et insondable abîme de nuit, dans lequel des soleils et des mondes tourbillonnaient vers des profondeurs encore plus noires. Il pensa aux anciennes légendes du Chaos ultime, au centre duquel se vautrait, aveugle et idiot, le dieu Azathoth, seigneur de toutes choses, entouré par une horde flottante de danseurs amorphes, que berçaient les sons maigres et monotones d'une flûte démoniaque tenue par des membres sans nom.
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