Et puis, il y avait la routine, abrutissante. C’était la castration de la pensée, le train-train quotidien d’un employé qui observait la pendule en bavant, pointait en sortant, s’endormait devant la télé, tapait trois fois sur son réveil le matin, et rebelote. L’absence de week-ends n’arrangeait rien. Il n’y avait pas de jours chômés. C’était six mois de travail et des décennies de repos.
Raison qui le rendait jaloux des autres silos, où les couloirs devaient résonner de rires d’enfants, de voix de femmes, de la passion et du bonheur qui manquaient cruellement à cet endroit. Ici, il ne voyait que stupeur, des dizaines de pièces communes avec des films passant en boucle sur des écrans plats, des dizaines de paires d’yeux qui clignaient dans des fauteuils confortables. Personne n’était véritablement éveillé. Personne n’était véritablement vivant. Ça aussi, ça devait être fait exprès.