AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Ahoi242


En somme, l’image de cette matinée ensoleillée sur les trottoirs d’Abbey Road offrirait pour la postérité comme le résumé parfait de la vie de Ringo Starr au sein des Beatles : suivre le chemin tracé par d’autres en y trouvant son compte, garder la bonne distance pour se ménager une place, en la sachant secondaire mais indispensable à l’équilibre des forces en présence. Symétrie et mouvement. Car, en vérité, Ringo avait été comme ces passagers contraints à la banquette arrière dans une voiture lancée à pleine vitesse, pendant que ses amis, plus entreprenants, plus belliqueux, mais surtout compositeurs de génie, démêlaient leurs luttes de pouvoir. Il les aidait comme il le pouvait, et, par son sens de la communication et son humour apaisant, permettait toujours aux trois autres de trouver la solution la plus adaptée à la situation du moment, quitte à la défaire l’heure suivante, si les sautes d’humeur de John réclamaient un changement radical de direction. De compromis en compromis, les mois avaient ainsi passé, les années devenant toujours plus pesantes à vivre, depuis la prise de contrôle de Paul lors de l’enregistrement du Sgt. Pepper et les aventures solitaires du “Double Blanc” qui l’avaient fait quitter provisoirement le navire Beatles. Il avait cru à une rémission, à un avenir meilleur mais, depuis ces derniers mois, sa déception, muée en rage froide lorsque l’humour lui manquait, n’en était que plus grande. Pour la première fois de sa vie d’adulte il se sentait trahi, trahi par Paul qui l’avait malmené au plus fort de la crise de ce printemps 70, trahi par John qui lui assénait toutes sortes de vérités contraires à l’ordre des choses, comme si elles venaient de lui être chuchotées à l’oreille par Yoko. Il avait fini par ne plus les supporter. Quant à George, il était devenu tout à fait inaccessible, du point de vue professionnel comme dans ses amitiés. Un fantôme, qui avait déserté toute conscience simple des êtres et des choses. (p. 51-52)
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}