Ils marchèrent en silence. Devant eux la plaine fleurissait d’edelweiss sur quelques centaines de mètres avant de rebondir mollement jusqu’à la ligne érodée d’une autre colline, au-delà de la rivière. Elle finissait en talus de verdure un kilomètre plus loin pour retenir le grand désert de sable bosselé de dunes qui courait derrière, comme la houle immobile d’un océan. Avec pour autre falaise, très loin à l’horizon, les derniers contreforts bruns de la chaîne de l’Altaï. La steppe n’était qu’une succession de vagues immobiles de pierres ocre, d’herbes bleues, de sable blond.